Synopsis
Tourné en 1976, peu après le départ de l’Espagne du Sahara occidental et l’occupation du territoire par le Maroc et la Mauritanie, le film de Bruno Muel témoigne de la tragédie du peuple sahraoui, pris entre les ambitions impérialistes et la lutte pour son autodétermination.
À travers des images tournées dans les camps de réfugiés de Tindouf et dans les zones libérées par le Front Polisario, Muel montre un peuple déraciné, bombardé au napalm, contraint à l’exil dans le désert. Le film alterne témoignages directs, réunions politiques, séquences d’entraînement militaire et vie quotidienne dans les camps, cherchant à comprendre comment une révolution nationale peut naître au cœur du sable et de la guerre.
Sans emphase, le titre pose la question qui hante tout le film : l’indépendance sera-t-elle possible, ou le génocide d’un peuple sans État est-il en marche ?
Bruno Muel
Bruno Muel débute sa carrière dans les années 1960 comme chef opérateur et cadreur sur des documentaires et films engagés. Proche de Chris Marker, Jean-Luc Godard, Mario Marret et Gérard Mordillat, il s’inscrit très tôt dans la mouvance du cinéma politique et coopératif.
Il participe à l’aventure de SLON (Société pour le Lancement des Œuvres Nouvelles) puis de l’ISKRΑ, structures de production collectives créées autour de Marker pour donner la parole aux luttes ouvrières, anticoloniales et sociales.
Muel tourne notamment avec les ouvriers du Groupe Medvedkine à Besançon et Sochaux, partageant leurs outils et leurs colères.
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