Une vie avec Oradour (01H27)
Le 10 juin 1944, une division blindée SS Das Reich encercle Oradour-sur-Glane, réunit tous les habitants sur la place, enferme les hommes dans des lieux clos, les femmes et les enfants dans l’église et procède au massacre de toute la population... Minute par minute l’itinéraire d’un massacre programmé grâce aux témoignages de Robert Hébras et Jean-Marcel Darthout, les deux derniers survivants de cette grange.
Le 10 juin 1944, la troisième compagnie du bataillon 1 du régiment Der Fürher de la division blindée SS Das Reich, encercle le bourg d’Oradour-sur-Glane, réunit tous les habitants sur la place, enferme les hommes dans des lieux clos, les femmes et les enfants dans l’église et procède au massacre de toute la population, soit 643 victimes.
Une femme, Marguerite Rouffanche, réussit à s’évader de l’église.
Cinq hommes échappent à la fusillade et aux flammes dans la grange « Laudy ». De manière inédite, nous revivons minute par minute l’itinéraire d’un massacre programmé grâce aux témoignages de Robert Hébras et Jean-Marcel Darthout, les deux derniers survivants de cette grange, tous deux dépositaires exceptionnels de la mémoire du plus important crime de civils en France sous occupation allemande.
La vie ”après Oradour” ne peut plus être la même, elle devient une vie ”avec”. Elle est déterminée par le désir de témoigner inlassablement pour que l’histoire ne se répète plus. Elle porte l’empreinte du souvenir des morts et du désir de vivre, une empreinte qui transcende une vie.
REVUE DE PRESSE
L’Humanité : « On a rarement vu l’horreur revivre de façon aussi concrète. [...] La troublante réalité du lieu et le vécu du protagoniste font toute la différence avec un cours d’histoire ex-cathedra. »
Télérama : « En recueillant, sur les lieux mêmes de la tragédie, sa parole précieuse et poignante, ce film contribue lui aussi à remplir un devoir de mémoire. »
Libération : « D’une sobriété exemplaire, sans pathos. »
Studio CinéLive : « Ce documentaire, rempli d’émotion et de terreur, décrit avec minutie les faits historiques et apporte un témoignage vérité, sans fioriture, des martyrs d’Oradour. »
Jean-Michel Frodon (Slate) : « Les ruines désertes, la simplicité des lieux comme de la parole du témoin, le caractère strictement factuel de son récit, même l’utilisation, inhabituellement respectueuse et modeste, d’images de synthèse concourent à offrir une perception complexe et vivante d’un événement que son horreur même menaçait de noyer sous un lyrisme doloriste qui fige et éloigne. »
Robert Hébras
La famille Hébras s’installe à Oradour-sur- Glane en 1925 lorsque le père, Jean, prend la direction d’une équipe chargée de l’entretien d’un tronçon de la ligne électrique du tramway. Jean et Marie ont déjà deux filles, Odette et Georgette, lorsque Robert nait, le 29 Juin 1925. Ils déménagent dans un logement plus grand, bien situé, dans la rue principale.
La vie de la famille varie peu jusqu’à la guerre. Une quatrième naissance ajoute une petite Denise à la fratrie.
Robert obtient son certificat d’études en 1939 et entre en apprentissage au garage Poutaraud. Le manque d’activité́ lié à la guerre l’amène à partir dans un garage à Limoges spécialisé́ dans la fabrication des gazogènes. Six jours par semaine, il prend le tram de 7 heures et revient par celui de 19 heures. En 1942, son père prend sa retraite, sa sœur aînée se marie et s’installe dans une ferme à proximité́ du bourg. En juin 1944, à la veille du drame, la situation de Robert n’a guère changé et la vie s’écoule loin du bruit et de la fureur, même s’il voit les forces d’occupation tous les jours à Limoges.
Le 8 Juin, les Allemands veulent réquisitionner le garage dans lequel il travaille. Une violente altercation a lieu avec la direction. Le chef d’atelier conseille à Robert de ne pas venir pendant quelques jours.
Le samedi 10 Juin, en tout début d’après-midi, alors qu’il s’adapte à ces congés forcés, Robert assiste à l’arrivée des SS dans le bourg. Ce jour- là, il perd sa mère et deux de ses sœurs. Son père, absent pour la journée, revient au village le soir et découvre Oradour en flammes. Robert doit surmonter l’épreuve des disparitions familiales. Quelques jours après le drame, il entre dans la résistance avec son camarade d’enfance, André Desourteaux. Peut-être par désir de vengeance, sûrement pour intégrer une nouvelle famille.
À la libération de Limoges, il s’engage dans l’armée pour la durée de la guerre. De retour dans la vie civile, son parcours est alors étroitement lié à la renaissance d’Oradour. Il se marie et rejoint son père dans les baraquements provisoires.
En 1953, il ouvre un garage dans le nouveau bourg et témoigne contre les Alsaciens enrôlés de force au procès de Bordeaux. Il commence alors à être sollicité par les journalistes. Mais ce n’est qu’au début des années 80, avec le procès de Berlin-Est contre le sous-officier SS Heinz Barth en 1983, qu’il devient un témoin incontournable.
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Deuxième guerre mondiale - Histoire

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