Synopsis
Un immigré africain en quête de travail, découvre les aspérités de la "Douce France", le racisme de ses collègues, le désintérêt des syndicats et l’indifférence des dignitaires africains qui vivent à Paris, au pays de "nos ancêtres les Gaulois". Un cri de révolte contre toutes les formes d’oppression, la colonisation et toutes ses séquelles politiques, économiques et sociales ainsi qu’une violente dénonciation des fantoches installés au pouvoir dans beaucoup de pays d’Afrique par la bourgeoisie française.
Soleil Ô est le titre d’un chant antillais qui conte la douleur des Noirs amenés du Dahomey aux Caraïbes.
Sélectionné au Festival de Cannes (1970)
Med Hondo
Med Hondo (1936-2019) est né en Mauritanie. Descendant d’une famille d’esclaves affranchis, il arrive à Marseille en 1958. Débute une vie de petits boulots, une prise de conscience politique et le développement d’une passion pour l’art dramatique et le cinéma. Ses films sont des réquisitoires contre toutes les formes d’oppressions, en particulier celles subies par le peuple africain, des débuts de la colonisation jusqu’à la Françafrique en passant par la traite négrière. Précurseur du cinéma africain, aux côtés de Sembène Ousmane et de Paulin Soumanou Vieyra, il réalise au cours de sa carrière trois courts métrages et neuf longs métrages, dont il est le producteur. Récompensée et présentée à de nombreuses reprises dans des festivals internationaux de films (Locarno, Fespaco, Cannes), l’œuvre de Med Hondo, engagée dans la lutte anticolonialiste et anti-raciste, est plus que jamais d’actualité.
En 1970, Med Hondo, qui jusqu’à présent avait mené une carrière de comédien, entreprend le tournage de son premier long-métrage. Soleil Ô est le portrait d’un immigré noir qui monte à Paris "au pays de ses ancêtres les Gaulois" et qui, confronté au racisme et à l’humiliation, glisse vers la folie. Le film, dont le tournage s’échelonne sur de long mois, parvient à exister grâce à l’énergie d’une équipe solidaire, dont fait partie François Catonné, qui débute ici sa prestigieuse carrière de directeur de la photographie. De cette amitié naîtront plusieurs collaborations, dont Bicots nègres : vos voisins (1974) œuvre protéiforme et corrosive évoquant l’histoire coloniale véhiculée par le cinéma occidental, le racisme sur les marchés du travail et du logement et les violences à l’égard des immigrés en France. Citons encore West Indies ou les nègres marrons de la liberté (1979), pamphlet sous forme de comédie musicale contre la colonisation française aux Antilles et en Afrique.
Fiche technique
Réalisateur : Med Hondo
Image : François Catonné
Caméra : Denis Bertrand
Son : Alain Contreau
Montage : Michèle Masnier, Clément Menuet
Chants et musique : Georges Anderson
Percussions : Jean-Pierre Drouet
Portraits : Pio Santini
Dessins et animation : Jean-François Laguionie
Aller plus loin
Soleil Ô, de Med Hondo, une oeuvre intemporelle sur le racisme en France
Un article de Mediapart à lire ici
Med Hondo, la braise et les cendres, une émission de RFI à écouter ici
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