Synopsis
Un film sur un pays qui n’existe plus (qu’au cinéma)
Cinema Komunisto est un voyage à travers la fiction et la réalité d’un pays qui n’existe plus qu’au cinéma. Tito, le président yougoslave, créa à Belgrade un "Hollywood de l’Est" attirant des stars comme Richard Burton et Orson Welles pour ajouter une touche de glamour à l’effort national. Avec le soutien inconditionnel de l’Etat et de l’armée, les cinéastes avaient carte blanche pour faire revivre les exploits militaires de Tito. Son projectionniste personnel est le guide exceptionnel de ce voyage dans ces super-productions qui glorifièrent une Yougoslavie idéalisée.
Revue de presse
- Télérama : Quand la Yougoslavie explosa, Mila Turajlic n’avait que 10 ans. Voir mourir son pays natal de son vivant, tout le monde ne peut en dire autant… Que reste-t-il aujourd’hui de cet État balayé par l’histoire ? En assemblant, dans un montage virtuose, extraits, archives inédites et entretiens avec les anciens protagonistes du « kino » des Balkans, la documentariste décortique l’édification d’un mythe politique en 35 mm.
- Le Monde Diplomatique : Pour introduire Cinema Komunisto, Mila Turajlic écrit : "Voici l’histoire d’un pays qui n’existe plus... sauf au cinéma." Partant des studios Avala, le "Hollywood de l’Est", où furent tournés des centaines de films, parmi lesquels de grandes coproductions internationales, la cinéaste remonte le temps. Dès la constitution de la République populaire fédérative de Yougoslavie, Tito comprend que le cinéma peut contribuer à l’unification nationale. Pour cela, il faut créer un mythe fondateur : ce sera le film de partisans. La perpétuelle narration de la guerre de libération va ainsi peupler l’imaginaire des Yougoslaves pendant toute la durée de leur vie commune. En interrogeant ceux qui firent ce cinéma populaire, Turajlic décrit le rôle personnel de Tito, impénitent cinéphile ayant vu près de neuf mille films, dans la mise en place d’une Yougoslavie idéale. Avec son montage virtuose, Cinema Komunisto montre les liens consanguins entre fiction et réel, et évoque avec une pointe de nostalgie un système politique qui préférait que les bombes explosent sur un écran plutôt que dans les rues. Philippe Person
- La Croix : Derrière le titre Cinema Komunisto, il était une fois en Yougoslavie, se cache un formidable documentaire, folle aventure du 7ème art telle que l’écrivit le maréchal Tito, à la tête d’une Yougoslavie transformée en un gigantesque Hollywood européen. Les cinéphiles en quête de curiosités, mais aussi les amateurs d’histoire et, plus largement, tous ceux qu’intéresse une plongée au cœur d’un pays disparu ne devraient pas manquer cette improbable virée. Après s’être emparée du pouvoir en 1945, Tito inaugura à sa manière le mouvement des pays non alignés, prit ses distances avec le grand frère soviétique et se rapprocha du bloc occidental. Dans ce contexte, le dictateur fit du 7ème art une arme de promotion du régime, et de séduction vis-à-vis de l’étranger. Au sein d’une gigantesque cité du cinéma, Avala Films, furent tournés des superproductions internationales comme Les Drakkars (1963), La fabuleuse aventure de Marco Polo (1965)... Kirk Douglas, Alain Delon, Alfred Hitchcock, Sofia Loren, Elizabeth Taylor, Richard Burton (qui incarna Tito)... furent reçus à Belgrade en grande pompe. Une réalité plus grande que la fiction ! Arnaud Scwhartz
- Le Monde : Cinema Komunisto retrace, en un peu plus d’une heure et demie, l’histoire du cinéma yougoslave, c’est-à-dire l’histoire d’un art et d’une culture qui furent liés, de façon organique, au pouvoir politique. Mais la liaison du cinéma et de l’État aura été en Yougoslavie quelque chose de singulier, un peu comme le « socialisme » de Tito avait été une expérience un peu particulière, irréductible.
- L’Humanité : La réalisatrice Mila Turajlic explore en détective les histoires conjointes de la Yougoslavie et de son cinéma. Un pays qui n’existe plus et dont toute image risque de disparaître.
- Mediapart : La jeune cinéaste nous raconte comment sa plongée cinéphile lui a permis de faire dialoguer la mémoire d’un pays avec les interrogations d’aujourd’hui.
- Figaro magazine : Dans un formidable documentaire multi-récompensé, Mila Turajlic fait revivre ces temps et ces lieux aujourd’hui à l’abandon, avec images d’archives et témoignages. Le plus étonnant ? Celui du projectionniste personnel de Tito, qui se souvient avoir montré plus de 8000 films au maréchalissime.
- Studio Ciné Live : Mila Turajlic ne cache rien. Ce voyage initiatique au cœur de la grande mise en scène dirigée par Tito, ce réalisateur sans caméra, prouve qu’il y a de bons restes dans ce qu’était le cinéma yougoslave. Le savoir-faire de Mila Turajlic en est la plus belle preuve.
- The Times : Ce documentaire explore, grâce à une recherche approfondie et un montage élégant l’héritage cinématographique de la Yougoslavie.
- The New York Times : Mila Turajlic relève un défi qui aurait pu rebuter les réalisateurs les plus chevronnés : faire un film sur un pays qui n’existe plus...
Fiche technique
Réalisation et scénario : Mila Turajlic
Photographie : Goran Kovacevic - Couleur
Musique : Nemanja Mosurovic
Montage : Aleksandr Protic
Graphisme : Jelena Sandar
Son : Ivan Uzelac, Zeljko Orevic
Lire la suite