Synopsis
Georges Frêche est réélu dans son fauteuil. En Languedoc, il est le Président. Six mois durant, au fil d’une campagne ébouriffante et captivante pour les Régionales, la caméra d’Yves Jeuland ne l’a pas quitté. Partout, hors champs et contrechamps, son œil était là, dans le secret des conciliabules et les fins de banquet, face aux ténors des médias, dans son bureau, dans sa voiture, au saut du lit comme au bord de sa piscine. Escorté de ses deux conseillers, Georges Frêche se révèle un formidable animal politique, un grand acteur rabelaisien, matois et provocateur.
Au printemps 2021, Frédéric Bort, bras droit de Georges Frêche (PS) qu’on voit tout le long du film, deviendra tête de liste RN dans l’Hérault.
VU PAR LES MUTINS
Ce film animalier est exceptionnel. Ce monstre des mers que fut Georges Frêche est un personnage à la fois révulsant et fascinant de cynisme. Il fait partie de ces responsables politiques qui ont tellement menti et méprisé leurs électeurs qu’ils les ont repoussé hors des bureaux de vote, sauf quand ils y voient une occasion de crier leur colère. Cependant, ce film est un vrai film de cinéaste, qui ne se contente pas de suivre un homme politique en campagne pendant quelques jours et de compiler ça mais la durée et le montage donne toute sa force au film. Le cabot Frêche qui mange ses post-it ou une tranche de jambon comme une sorte d’iguane assumé et auto-satisfait croit maitriser le film, à la manière d’Amin Dada dans le fameux Autoportrait de Barbet Shroeder (1974). Mais le portrait est sans concessions et sans qu’il ait besoin de commentaire, tout en respectant l’humain derrière la bête politique, Yves Jeuland et sa monteuse Lizi Gelber, ne lui font pas de cadeau. Sans dévoiler la scène et sa résolution, vous apprécierez par vous-même le récit de son enfance "malheureuse" et ses larmes de crocodiles... Un grand moment de cinéma.
Revue de presse
Chronic’art.com : "Le film prend son titre au sérieux : il se met à hauteur de ses conseillers (ceux qui l’appellent le président) et essaie de discerner, à travers le masque altier, brutal et fatalement fatigué du Grand Homme, le vrai visage du pouvoir, sa nature profonde qui est de tout corrompre et d’investir jusqu’aux moindres recoins des vies qu’il mange."
Les Inrockuptibles : "Le Président est avant tout un regard de moraliste, de cinéaste, dessinant sans haine ni amour, mais avec attention et humilité, le portrait d’un personnage public controversé, tout en dressant le tableau d’une certaine façon assez décourageante de faire de la politique."
Télérama : "Le constat est sinistre, le film, passionnant."
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