Synopsis
La Stax Music Academy, l’anti-The Voice !
A Memphis, une des villes américaines les plus sinistrées, la Stax Music Academy fait figure d’oasis. Fondée sur l’héritage du label légendaire des années 60 qui accompagna la lutte pour les Droits Civiques, cette école de musique, extra-scolaire et gratuite, permet à des adolescents passionnés d’apprendre et de comprendre l’Histoire noire américaine à travers la découverte des plus grands tubes de la Soul. Un voyage musical dans le temps et une plongée dans la pensée d’une nouvelle génération.
Le film vu par les mutins
Un film qui nous a enchanté !
L’anti The Voice !
Ici, ce n’est pas la compétition féroce et le formatage pour entrer dans les codes médiocres de l’industrie musicale qui priment mais le talent collectif, la solidarité, la question raciale, la conscience sociale de vivre dans un monde qu’il faut se préparer à affronter et ils le font par la construction artistique. Et vous savez quoi ? Tout ça n’empêche par le talent, bien au contraire… Tous ces gamins pourraient donner des leçons aux champions de la musique à vendre qui inondent nos radios. Réjouissant !
Revue de presse
Les Fiches du cinéma : Brillamment réalisé, ce petit bijou musical et politique en état de grâce fait l’éloge bouleversant de l’art comme construction de soi et reconstruction du monde.
Marianne : Le réalisateur français Hugo Sobelman signe un superbe documentaire mêlant musique afro-américaine et réflexion sur les ravages du racisme et de la ségrégation.
Les Cahiers du cinéma : En laissant hors champ l’extrême violence qui mine la ville de Memphis, le réalisateur est en accord avec les enseignants qui, à travers des échanges où il n’est plus tellement question de musique, invitent les élèves à déconstruire les récits que l’on assigne par automatisme aux Afro-américains.
La Stax (1968 - 1975)
Créé à Memphis en 1958 (d’abord sous le nom de Satellite records) par Jim Stewart et sa sœur Estelle Axton, dans le sillage du succès de l’enfant du pays, Elvis Presley, le label Stax (acronyme forgé sur les noms STewart et AXton) se spécialise dans la country, avant de se lancer sur le marché de la musique noire. C’est un pari qui s’avère gagnant dès 1960 avec le succès du single Cause I Love You, de Rufus et Carla Thomas. Le succès des artistes maison (Otis Redding, Sam & Dave...) va faire de Stax un des labels les plus importantes de la musique soul dans les années soixante. La musique de Stax, par opposition à celle de Chicago ou de Detroit (fief du label Motown), est généralement désignée sous le nom de « Southern soul » ou « Deep soul » (en référence au « Deep South », le Sud profond). Elle est issue du blues et du gospel, mais également influencée par la musique country, très populaire dans le Tennessee des campagnes. Car Stax se distingue également par sa politique d’intégration raciale (inédite dans le Sud alors ségrégationniste), à l’image du « groupe maison » (il accompagne les enregistrements de la plupart des artistes du label), Booker T and the MGs, qui mêle musiciens noirs et blancs.
Dans les années 70, sous l’impulsion du vice-président de Stax, Al Bell, le label ira plus loin pour accompagner le mouvement de « fierté noire » qui agite alors les États-Unis : il signe des artistes de plus en plus politisés, soutient le cinéma blaxploitation (dont un artiste maison, Isaac Hayes, signe la bande originale du film le plus marquant, Shaft) et organise en 1972 le festival Wattstax, concert géant donné dans le quartier noir de Watts à Los Angeles (théâtre de graves émeutes en 1965), entrecoupé de discours du pasteur Jesse Jackson, figure du combat pour les droits civiques. Cet évènement, parfois qualifié de « Woodstock noir », marque l’apogée de Stax mais aussi le début de son déclin. Dans le collimateur du fisc américain, qui le soupçonne de financer en sous-main des organisations radicales, le label est lâché par son distributeur, la major CBS, et dépose son bilan en 1975, clôturant une des plus belles pages de la musique afro-américaine.
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