Synopsis
Chili, années 70. Inès, Justo et Gerardo, la vingtaine, sont membres d’un groupuscule d’extrême droite, soutenu par la CIA et déterminé à renverser le gouvernement d’Allende. Ensemble, ils commettent un crime politique qui change l’histoire du pays et les sépare à jamais, mettant fin à leur triangle amoureux. 40 ans plus tard, Gerardo réapparait... Inès, devenue une puissante femme d’affaires, fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher le passé de remonter à la surface.
Le film vu par les mutins
Dans une façon peu commune d’aborder l’histoire chilienne, du point de vue de jeunes membres d’un groupuscule d’extrême droite, La toile d’araignée nous prend dès le début dans un scénario bien tissé et remarquablement incarné par d’ excellents comédiens. Une histoire d’amour à trois qui n’a rien de décoratif et qui permet de traiter en profondeur les questions politiques, le rapport à la morale que chacun se fait, les rapports à l’humanité, la violence de ses rapports, l’ambiguïté des idées dans le monde réel... Andrès Wood nous place dans un trouble d’identification propre au bon cinéma : Ces personnages charismatiques, séduisants dès les premiers plans, on les aime, on les hait, on a pitié, on les condamne. Bien au-delà de l’histoire chilienne vue dans le rétroviseur des flash-back, le film nous renvoie au climat politique de notre temps.
Revue de presse
La Croix : Le metteur en scène évoque une nouvelle fois les années noires du Chili et signe un thriller politique haletant qui entremêle habilement deux époques : les années 1970 où Inès, Gerardo et leurs camarades luttaient contre « le péril rouge » et la période contemporaine où ces mêmes personnages semblent être restés fidèles à leur idéologie mortifère en fustigeant, entre autres, « le manque d’ordre qui gangrène la société chilienne ». Solidement scénarisé et mis en scène, ce film instructif et glaçant revient en détail sur les agissements du mouvement paramilitaire Patrie et Liberté dans les années 1970 et sur son implication dans le coup d’Etat contre Allende. Parallèlement, « La Toile de l’araignée » évoque avec force les ambivalences et contradictions actuelles du Chili face à ce passé qui ne passe pas. Un film de genre qui n’a assurément rien d’anodin.
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