Synopsis
Des images provenant d’hélicoptères sur le théâtre des opérations. L’œil insatiable des pilotes scrute le paysage. Les hommes qui sont visés ignorent qu’ils le sont, ils n’ont pas repéré d’où venait la menace. L’intervention a lieu sous nos yeux. Celui qui filme est également celui qui tue.
Le film vu par les mutins
Le film de guerre le plus perturbant qu’on ait vu depuis bien longtemps...
Aussi irréelles paraissent-elles, les images sont pourtant toutes bien réelles et c’est ça qui perturbe. On entre dans l’oeil du voyeur, du vigile, soldat, qui ne pense plus que dans son conditionnement de chasseur qui cherche la proie dans un environnement aseptisé. Peu à peu, notre oeil s’adapte à cette vision nocturne paranoïaque et on comprend l’illusion d’optique qui prend peu à peu l’observateur, le tireur, l’atrocité de ce qui est cyniquement demandé de faire. Et nous voilà plongé dans une expérience cinématographique exceptionnelle derrière laquelle, sans que le discours soit ouvertement démonstratif, se révèle finement peu à peu la réalité des guerres soit-disant "chirurgicales", soit-disant "propres" que mènent nos gouvernants loin de la lumière mais aussi de la surveillance... Ça se passe la nuit, ça nous semble très lointain et ça concerne finalement tout le monde dans son quotidien. Terrible science fiction de la présente réalité.
Revue de presse
Le Nouvel Observateur : "En composant son film d’images enregistrées par les pilotes d’hélicoptère sur le front au Moyen-Orient et d’une voix off dite par Nathalie Richard, Eléonore Weber signe une œuvre d’exception sur les rapports entre pouvoir et technologie, la quête illusoire de tout voir et notre point de vue de spectateur qui se confond avec celui du bombardier. Saisissant."
Libération : "Là gît l’effroi : savoir que ce que l’on voit est avéré. L’armée n’a pas vocation à truquer des images qui l’« authentifient ». Ce qui provoque la peur est que ces images soient vraies, les victimes sans visage et les pierres."
Positif : "Ces visions nous confrontent à notre propre responsabilité, à notre propre violence. Travail remarquable."
Les Cahiers du Cinéma : "Le film d’Éléonore Weber tient sa force première de l’habileté avec laquelle il nous fait décoller de l’aspect surréel de ces visions."
Festivals
Festivals : Cinéma du réel - Mention spéciale de l’Institut Français – Louis Marcorelles & Prix des jeunes / présenté à L’Etrange Festival / présenté à IndieLisboa
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