Synopsis
Expulsé par l'arbitre, un gardien de but erre dans les rues de Vienne. Il fait la connaissance d'une jeune femme et passe la nuit avec elle.
En version restaurée
Revue de presse
"Après un premier long métrage en guise de diplôme de fin d’études, Wim Wenders signe à vingt-sept ans cette adaptation d’un roman de l’écrivain autrichien Peter Handke, sous l’égide du Filmverlag der Autoren, structure indépendante qu’il vient de fonder à Munich avec treize autres jeunes réalisateurs. L’histoire est déjà celle d’une errance, mais comme cisaillée au rasoir d’une narration sèchement syncopée. Joseph Bloch, gardien de but professionnel, se voit suspendu au cours d’un match. S’ouvre alors pour lui une parenthèse existentielle, celle d’une dérive hasardeuse dans les rues et les chambres miteuses de Vienne, puis dans un village proche de la frontière hongroise, où il retrouve son amie Hertha, tenancière d’auberge. Le personnage de Joseph est l’incarnation type du sujet moderne, amené à se dissoudre et à s’opacifier dans son expérience du monde. Il joue à son insu le rôle de guide ambigu dans une Autriche des petits métiers de service – guichetiers, veilleurs, policiers municipaux, serveuses, commerçants, etc. ‒, tissant un vaste réseau de banalité dont le contrechamp discret serait l’Amérique (les films à l’affiche, les chansons que crachent les jukebox). Quelle commune mesure entre son geste transgressif (le meurtre) et ce quotidien gourd et blême, parfois secoué par une horreur irréelle ?" Mathieu Macheret
"Ce premier film de Wenders, bloqué trente ans pour des problèmes de droits musicaux, présente à travers l’histoire de Peter Handke qui suit l’errance d’un gardien de but avant et après un meurtre un condensé des thèmes et de la manière du cinéaste. Dès cette éclosion, la maîtrise patente du cadrage éblouit : on sent que chaque image est ciselée, réfléchie, pour créer une esthétique du plan, chacun étant presque indépendant tant le film est fait de ruptures et de décalages." Avoir-Alire.com
"Curieux renversement de perspective, ou plutôt étrange altération de la ligne romanesque originale, que celui effectué par le cinéaste allemand Wim Wenders en début de carrière - il sort de l'excellente école de cinéma et de télévision de Berlin-Ouest, il a fréquenté assidûment la cinémathèque d'Ulrich Gregor à l'Arsenal et beaucoup écrit sur le cinéma américain, qu'il admire, - adaptant, en 1971, le roman juste publié de son ami Peter Handke, l'écrivain autrichien, l'Angoisse du gardien de but au moment du penalty : il garde l'idée de base d'une fuite hors de la grande ville vers la frontière, mais chamboule le symbolisme du livre de Handke et, pour les besoins de la narration cinématographique, explicite ce qui n'était qu'implicite." Le Monde
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